Je lisais aujourd’hui un article de journal à propos d’une marche pour obtenir la reconnaissance juridique des parents transgenre. Une photo présentait un couple avec ses trois enfants: parmi eux une gamine de 8 ans, qui n’avait l’identité de fille  que depuis quelques mois.
Des gens ont marché pour les appuyer dans leurs revendications: certains sensibles au besoin des enfants de ne pas être discriminés suite aux choix de leurs parents, d’autres simplement pour éveiller leurs propres enfants aux différences de genre au sein de leur entourage.

→  Depuis quelques années, l’explosion de pareilles revendications de reconnaissance sociale et juridique laisse de moins en moins de gens indifférents. On constate des gains sociaux tangibles, mais aussi des courants d’empathie nouvelle. Un événement devenu annuel comme le défilé de Fierté Montréal l’atteste avec éloquence.

Votre expérience?…
Êtes-vous en contact avec des gens qui se reconnaissent une identité sexuelle hors standards?… Peut-être vivez-vous cette expérience vous-même… Au point, même, d’avoir obtenu des transformations physiques pour mettre votre corps en harmonie avec votre sentiment d’identité profond?…

Je n’ai pas, personnellement, fait cette expérience d’être du type LGBTQ (1). Quelques personnes que j’affectionne la vivent, eux. J’y suis sensible aussi pour avoir vécu une part de ma vie adulte auprès de personnes marginalisées, dans leur cas pour des raisons de déficience physique ou mentale.
Et du point de vue spirituel, ma quête de sens m’a fait plus d’une fois me questionner sur la signification de l’homosexualité dans le parcours d’évolution d’un être humain.

Un sens spirituel à ce ‘choix’ de vie?…

«Essentiellement, l’énergie féminine guide et inspire, tandis que l’énergie masculine sert et protège. L’énergie féminine est l’inspiration derrière toute création; l’aspect masculin prend soin de la manifestation dans sa forme et son action. Les deux énergies sont à l’oeuvre en chaque être humain, chaque individu, qu’il soit  homme ou femme. Que vous soyez homme ou femme n’a pas vraiment d’importance; c’est l’équilibre et la relation entre les deux énergies en vous qui compte.» (1)

Peu d’entre nous faisons la distinction entre le masculin et le féminin de la vie, et le fait de vivre celle-ci dans un corps d’homme ou de femme. Nous avons avantage à explorer pareille hypothèse, car elle peut contribuer autant à nous émerveiller de la dynamique de la vie qu’à nous réconcilier avec nos différences …et celles des autres.

Personnellement, mon ouverture à la différence des aspirations sexuelles a pris un coup d’oxygène quand j’ai lu un article pour le moins étonnant. J’y ai lu que des personnes aujourd’hui homosexuelles l’auraient choisi sur un plan d’âme, pour se donner une transition digeste entre des incarnations qu’elles ont vécues jusque là dans un genre, par exemple dans un corps d’homme, et des incarnations qu’elles vivront ensuite dans l’autre genre, alors un corps de femme.

Ce qu’on peut comprendre là, c’est que le choix d’un genre par une âme, ou son changement en cours de route, exprime ce qu’elle est venue expérimenter durant son incarnation. À nouveau ici l’aventure humaine se présente sous son jour d’exploration de ce qu’on peut faire avec les énergies du cosmos.

Aucun jugement de valeur n’est donc à poser. Au contraire même, on doit saluer le courage qu’une personne manifeste lorsqu’elle reconnaît son attirance profonde pour une identité qui n’a pas l’apparence de son corps, à cause du respect d’elle-même dont elle témoigne alors. Ceci est notamment le cas dans les sociétés traditionnelles à prédominance communautaire, promptes à marginaliser les comportements déviants.

S’il est exact que nous aurions choisi les paramètres de notre incarnation avant de naître, je trouve que pareille hypothèse devient plausible, et même captivante au plan spirituel.

Danser le masculin et le féminin à travers nos vies…
Quelle peut bien être la motivation d’une âme à explorer des variantes d’expression du masculin et du féminin dans une peau d’être humain?

Je me dis que l’âme sait par avance qu’elle est lancée dans le cosmos à faire l’expérience de tout ce qu’on peut faire avec l’énergie, et cette énergie est essentiellement amoureuse. Ses expériences humaines seront donc des prétextes à trouver comment se relier, afin d’arriver à chanter l’amour sur toutes les tonalités — notamment celle du masculin et du féminin, qui prennent aussi la figure du paternel et du maternel.

Chaque être humain apparaît constitué du masculin et du féminin de la vie — bien sûr à des doses différentes selon qu’il est homme ou femme. D’une incarnation à l’autre, son âme a pour but de s’harmoniser entre ces deux polarités, d’abord en lui-même, puis avec les autres, jusqu’à devenir androgyne (fusion des deux genres) dans des stades d’évolution ultérieurs. On peut faire l’hypothèse qu’à cette étape, nos réincarnations se seront terminées.

Bien sûr, la dualité de l’expérience humaine — cette école conçue momentanément pour nous faire croire que nous sommes séparés de Dieu — présente l’amour comme un idéal, une conquête presque hors de portée. On dirait bien que le dépassement, l’atteinte de ce qui est plus grand que nous  soit à la racine du coeur humain.

Dans ce contexte, j’imagine tout à fait que des êtres humains puissent aller jusqu’à éprouver le besoin de changer de genre — un désir qui serait impensable pour d’autres : leur âme se serait donné là un projet évolution d’envergure, comme d’autres voudront exercer un métier de service dangereux ou grimper l’Everest. Une fois sur terre leurs relations humaines vont peut-être devenir un parcours de vie digne des plus grands coureurs de marathon! Mystère d’un parcours humain, mystère de la vie — ce qui fait sa grandeur aussi…

*

J’en profite ici pour remercier les  personnes de mon entourage qui vivent avec une identité sexuelle particulière: elles contribuent, par leur expérience de vie, à ma propre évolution.

(1) LGBTQ: Personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres ou queers.

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