Ce matin un petit événement me vaut bien des enseignements. Jugez-en…
Le bordel ! je cours derrière les ouvriers qui viennent changer toutes les fenêtres chez moi …en plein hiver. Je les suis à la trace : leur libérer plus d’espace… déplacer le meuble du téléviseur sans le casser… protéger mes bijoux de famille (ceux qui trônent sur une étagère) …et tasser la poudre de plâtre sur mon clavier d’ordi pour vous écrire. Et vois d’ici le sport que ça va être après leur départ : réparer, repeindre, nettoyer… Mama mia ! « Souviens-toi que tu es poussière… » Ouaih…
→ 8 degrés C dehors, 14 dans la maison : un brin frisquet… On va faire avec : je suis résolu à régler à mesure les contraintes comme elles vont se présenter. Si bien qu’à chaque inconvénient, un seul focus : ma satisfaction anticipée d’avoir des fenêtres enfin étanches.
À mesure que le chantier avance, je suis de plus en plus étonné de constater combien les intuitions s’amènent à mesure que j’en ai besoin. C’est décidément payant de polariser mon énergie sur le résultat escompté, et alors d’en habiter l’émotion.
Ma quête de sens, une affaire pratique
Si on regarde à nos recherches de solutions au quotidien, quelles conclusions tireriez-vous de ma petite expérience de ce matin ?…
J’ai aimé observer mes réactions à partir de ce vécu tout simple, en apparence banal : mais c’est là que se construisent nos réflexes au quotidien. J’ai ressenti qu’il y avait là un clin d’œil utile à ma quête de sens.
Deux prises de conscience sont montées avec évidence. Je les résumerais ainsi :
– La première me parle de préserver mon énergie et ma motivation : j’y arrive quand je garde les yeux rivés sur ce que je désire créer pour la suite, plutôt que sur le problème qui surgit. Je me suis rappelé un enseignement qui nous assure, d’un point de vue aussi bien scientifique que spirituel, que la lumière chasse l’ombre, jamais l’inverse.
– Ma deuxième prise de conscience me parle de mon pouvoir d’élargir l’éventail des solutions : j’y arrive quand je me rends disponible par le cœur aux intuitions que la vie me fournit sur mesure pour l’instant, quand je ne me limite pas aux seuls calculs échafaudés à froid par ma tête. Ça m’amène à parler des pouvoirs du masculin et celui du féminin.
Le masculin cause, le féminin permet
Arrêtons-nous un peu plus à cette deuxième conclusion. On dit en effet que le masculin fournit le but, décide; tandis que le féminin voit le contexte, intègre.
J’ai ce couple en moi déjà, puisque je suis fait de masculin et de féminin à des doses variables. D’après ce que j’en comprends :
– La pensée active l’énergie du masculin : appuyée sur le raisonnement, elle montre une direction, valorise la volonté; elle ne voit qu’une solution à la fois. Elle est une projection alimentée en vase clos, à partir de mes seuls acquis : connaissances, croyances, expériences, réflexions. Elle est en mode projectif.
– Complémentaire, le cœur active l’énergie du féminin : réceptive, elle s’alimente par l’intuition à la Conscience universelle, qui n’est limitée ni par le temps, ni par l’espace. Alimentée en mode ouvert, elle peut intégrer toutes les potentialités, comme les éléments de contexte.
Vers un patron de réussite pour les temps difficiles ?
Si on me demandait de définir ma quête de sens aujourd’hui, j’affirmerais qu’il s’agit d’apprendre à mimer de plus en plus comment la Vie fonctionne quand elle crée ou quand elle soigne. D’après ce que j’en comprends, la Vie se suffit de faire de la vie; elle laisse les problèmes mourir de leur belle mort, car ils résultent d’une incompréhension de son fonctionnement : elle n’a pas d’énergie à y perdre.
J’aime à m’imager ça à partir de l’expérience d’un Mozart, qui m’a toujours séduit. On nous assure qu’il était un être particulièrement évolué.
Connaissez-vous parmi ses mélodies certaines qui vous entraînent vers la vie, vous font goûter tantôt à la fougue masculine et l’instant d’après à l’harmonie féminine ? Le concerto pour flûte et harpe me parle de ça.
J’imagine Mozart devant un concerto dont il a eu l’intuition. Je parie qu’il était de connivence avec la Vie : qu’il croyait à Son amour pour lui, et qu’alors sa qualité de connexion avec elle dans l’instant primait sur la suite. Si bien qu’il avançait dans la confiance.
Du coup la Vie le lui rendait bien : il suffisait qu’il compose un début de strophe pour qu’une inspiration venue d’on ne sait où lui propose la suite. J’imagine qu’à ses yeux la Vie avait un réservoir de mélodies à l’infini, que par le cœur il n’avait qu’à y puiser.
Si je croise Mozart un bon jour, je vais toujours bien le questionner sur son inspiration. Lui demander si c’est bien vrai, comme je le crois, que la Vie peut le faire à l’échelle d’une existence aussi bien qu’à celle d’un instant.
Denis Breton