J’ai longtemps cru que vivre, c’était m’adapter : aux attentes de mes parents, de mon milieu social ou de travail, à des prescriptions religieuses,… Ma quête de sens a souvent voulu dire combler un manque au dehors : quêter l’affection, un statut d’expert, les bonnes grâces du Ciel,… Ça parle bien de l’ego : un quêteux.
Pour étancher ma soif de sens, il m’a fallu aller à contre-sens de visions de danger, de gagnant-perdant, de troupeau. Forer plus creux, avancer d’audace. Peu à peu on se découvre plus grand; et partenaire de plus vaste, un Rêve démesuré : la Vie. Des moments se teintent de sacré : la beauté de ce lever de soleil… le rire de cet enfant espiègle… le regard amoureux du vieux couple en silence là-bas …Vite! on tourne le cœur de côté pour trouver avec qui fêter ça : «…’faut surtout pas que ça se gaspille…»
Comment nommer ces découvertes qui peu à peu deviennent séduction de la vie, puis gratitude ?… Un mot monte tout seul : reconnais-sens.
Denis Breton