Je reviens d’un voyage à l’Arche de Jean Vanier en France, où celui-ci fondait en 1964 la première communauté d’un réseau d’accueil de personnes vivant une déficience intellectuelle.
Je venais retrouver mon filleul qui n’en a peut-être plus pour longtemps à vivre, et saluer des accompagnateurs avec qui j’ai gardé de solides liens depuis les années 1975-76. J’y avais découvert un mode d’implication qui a changé la trajectoire de ma vie pour la suite.
J’ajoute ma parole à ce que les médias en ont rapporté, d’une part pour rassurer les gens tentés de perdre confiance dans la valeur de l’Arche — un concept d’accompagnement que je considère toujours aussi valable, et plus que jamais nécessaire à notre époque.
D’autre part, j’aimerais saisir l’occasion d’offrir une hypothèse de compréhension utile à notre propre quête de sens, face à la question qui nous a tous tenaillés ici : comment un leader spirituel considéré aussi inspiré qu’inspirant a-t-il pu se laisser aller à des abus sur des personnes ? Je ne viens pas juger, je cherche à comprendre.
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