Sur quoi baser pareil virage?…
Je soumets à votre réflexion trois questions qui pourraient nous mettre en chemin:
-Dieu valorise-t-il la souffrance?
-Jésus nous a-t-il sauvés?
-Est-il le seul Fils de Dieu?
Peut-être aimeriez-vous y regarder avec moi un moment…

→  Dieu valorise-t-il la souffrance?

Un certain nombre d’entre nous ont appris à faire le chemin de la croix: dans nos église, sur des lieux de pèlerinage ou sur nos grains de chapelet. Le but était de nous imprégner des souffrances de Jésus, avec l’occasion de gagner des indulgences pour faciliter notre entrée au ciel.

De telles pratiques ne sont pas à dénigrer, mais peut-être à mettre en perspective avec une relecture à notre portée aujourd’hui.
Si on croit vraiment que Dieu n’est qu’amour, on peut imaginer que la souffrance ne fait pas partie de son coffre d’outils d’évolution. Nos souffrances seraient plutôt les conséquences d’un choix d’incarnation que nous avons fait en toute liberté.*
Nous avons voulu participer à l’expérience de nous croire séparés de Dieu pour voir si nous arriverions à nous en passer : l’Humanité a dès lors créé les sentiments de manque et d’abandon, avec la peur qui en résulte, une vision de dualité qui allait nous mettre en confrontations, une ouverture à la culpabilisation. Voilà plus sûrement les germes de nos souffrances. Dieu ne les cautionne pas; par contre les fait servir à notre croissance.

Jésus nous a-t-il sauvés?

Si vous et moi avons avons cherché à éveiller nos enfants à leur liberté, allions-nous leur reprocher de l’utiliser, au risque par moments de se faire mal avec, ou allions-nous les accompagner au mieux, et les inciter à apprendre de leur expérience?

Pareille orientation nous fait questionner les notions de bien et de mal, et plus encore celle de péché : nous nous en sommes si souvent servi pour nous apeurer de la vie; pour nous faire croire que nous pourrions échouer, et qu’alors Dieu allait nous juger, voire même nous punir.
La meilleure réponse que je connaisse à ceci, c’est que Jésus a témoigné des véritables leviers du bonheur — que la Vie a inscrite dans notre nature même. Avait-il à nous sauver de quoi que ce soit? Pourtant aucun d’entre nous, en sautant dans l’expérience humaine, n’allait pouvoir se perdre  : il pouvait seulement s’égarer, temporairement, et alors apprendre de son expérience.

Jésus est-il l’unique Fils de Dieu ?

Des enseignements actuels corrigent le tir de cette croyance : nous serions tous ensemble Le Fils de Dieu, puisque chaque être de Sa création contient une étincelle de Sa lumière, condition pour que vous et moi conservions la vie.
Jésus a été appelé le Christ, qui signifie Haute conscience. Il nous assure que nous sommes de cette nature aussi, que nous pouvons arriver à faire ce qu’il a fait, et même plus encore. La clé: notre état de conscience. Elle consiste à nous reconnaître d’instant en instant comme une expression particulière du Créateur au sein de la communauté humaine, rien de moins. Il n’y a pas à nous forcer à aimer, mais à aller à l’exploration de l’être amoureux que nous sommes déjà: c’est plus reposant, possible?

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Le Temps de Pâques nous rappelle que chacun de nous est un système solaire: nos noirceurs sont faites pour déboucher sur des levers de soleil; nos orages sont faits pour créer des arcs-en-ciel.
Notre Humanité cherche les siens à tâtons. Vous et moi pouvons lui faire trouver ses lunettes: de quel côté notre cœur pourrait-il l’aider à se tourner?…
Je nous souhaite des milliers de résurrections…

Denis Breton
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* Voir le texte ‘Une bien belle histoire’ .