Que faisons-nous de cette petite voix ?…

partage, terre, semenceOn nous conditionne à voir venir une nouvelle vague de coronavirus. Certains s’affolent. D’autres dénoncent une manipulation orchestrée. D’autres encore inventent des façons créatrices de se rapprocher …autrement.

Avons-nous appris quelque chose de la première vague ?…
Tant de gens ont pris la mesure de leurs liens affectifs réels : avec leurs enfants, un parent qui habite au loin, un voisin venu d’ailleurs à qui ils n’avaient jamais parlé encore…
Des gens se sont joints à une chorale, d’autres se sont offerts pour aider en centre d’accueil,  des gens ont formé des groupes sur les plateformes web…
Ils ont mesuré le prix de la vie et des liens humains à ne pas laisser s’échapper. Ils ont pressenti que l’épidémie pouvait être utilisée comme un levier de sens.

L’article s’achève sur une chanson de Jean Lapointe,
qui n’a pas fini d’être virale : Si on chantait ensemble.

  Des occasions inattendues de déterrer le sens…

J’ai été personnellement touché par le témoignage de Pierre Côté, qui a voulu réveiller chez sa mère atteinte d’alzheimer des souvenirs heureux du passé, à travers des chansons de son bon vieux temps et de courts films qui pouvaient venir chercher son émotion : patiemment, goutte à goutte, à bien petites doses. Mais qui ont suffi à l’émerveiller lui-même d’abord, de constater à quel point, enfouis dans un sous-sol intérieur inconscient, sa mère avait toujours en elle ces souvenirs heureux : il s’est passionné à trouver comment les ramener à la surface…

J’ai éprouvé pareille émotion en jouant de l’accordéon folk parmi des personnes en résidence, tandis qu’elles attendaient leur dîner : je repense avec émotion à cette aînée dont le regard, habituellement dans le vide, soudain s’est allumé. Ses voisines ont sursauté : on pouvait l’entendre murmurer quelque chose de l’air ou des paroles d’une chanson d’époque aimée, elle qui n’ouvre probablement jamais la bouche et qu’on laisse dans son monde sauf pour ses soins corporels…

Nos mémoires porteuses d’espoir contiennent une énergie pour aujourd’hui encore, si nous allons y puiser.

Qu’attendons-nous pour en faire quelque chose ?…

Tous, au creux d’un silence intérieur, avons accès à cette petite voix mystérieuse en nous. Plus d’une fois elle nous murmure : « Ta réaction a-t-elle saveur de vie ou odeur de survie ?…»

Sûrement elle nous parle de nous relier, coûte que coûte : à nos soifs encore laissées en plan… à nos proches, au sourire d’un enfant qui s’éclate, à un plus vulnérable en désarroi… et à la nature, admirée dans une plante aimée à sa fenêtre, ou dans une randonnée d’automne où elle nous séduit de ses plus belles couleurs.

Que se passe-t-il alors ?…

Ça vaut la peine de nous arrêter un instant à mieux comprendre la dynamique qui se joue quand nous faisons du sort un ressort, à l’écoute de cette petite voix, la vraie. Nous mettre en mouvement nous fournit la confiance et l’énergie nécessaire à démasquer les voix d’inquiétude, celles qui amplifient la menace des uns sur les autres, incitent au reproche ou au découragement : «…Décroche ! attrape ton pouvoir de recréer de la vie, là sous ton nez…»

En pratique, nous avons resitué l’épidémie dans un panorama plus large, où apparaît la direction des changements à opérer, pour nous, pour notre société. Nous avons consciemment refusé de nous laisser définir par le problème, choisissant d’en faire un tremplin vers plus de vie encore : comme l’âne dans son puits où on jetait de la terre pour l’engloutir : il a pilé dessus à mesure, jusqu’à pouvoir sortir du trou.

«Si on chantait ensemble…»

Qu’en diriez-vous de vous laisser séduire — une fois encore, peut-être  — par cette toute simple chanson dont Jean Lapointe avait le secret ? Fermons nos yeux et nos autres écrans, offrons-nous ces trois minutes de confinement intérieur… Les paroles suivent, juste après.

Denis Breton

Si on chantait ensemble…
Jean Lapointe (1983)

REFRAIN
Si on chantait ensemble
Les mots qui nous ressemblent
Si on chantait la vie
Et par les temps qui courent
Si on ne chantait que l’amour

Si on chantait ensemble
Les mots qui nous rassemblent
Si on chantait nos rêves
Et vu le temps qu’il fait
Si on ne chantait que la paix

1
Ils sont assez
pour la chanter
l’autre chanson
celle qui vient cacher l’horizon
Ils sont assez
à raconter
la même histoire
où tout est gris ou tout est noir

REFRAIN

2
Il y a déjà
assez de voix
qui ont cessé
de rire et de vouloir chanter
Ils sont déjà
assez qui croient
qu’une chanson
ne pourrait jamais rien changer

REFRAIN (bis)

Ω

1 réflexion au sujet de “Que faisons-nous de cette petite voix ?…

  1. Merci de partager cet article.
    J’ai bien aimé l’idée de chanter ensemble. Je trouve que la musique unit les gens de n’importe quelle origine. Même si nous nous tenons à deux mètres de distance, nos voix se transforment et deviennent une, qui transmet bien de beaux messages.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *