Chacun de nous avec sa vie est comme un peintre devant une toile qui lui tend les bras.
Comme ce peintre, je crois que j’ai conçu l’ensemble de l’œuvre avant même d’avoir donné le premier coup de pinceau. Et je suis libre de chacune des retouches que j’apporterai au tableau.
Mais comment la Vie a-t-elle pu prétendre me vouloir heureux, et me lancer au milieu d’un monde où tout tourne souvent à la survie plus qu’à la vie ?…
La réponse la plus plausible que j’aie, c’est qu’en me laissant libre de l’œuvre, elle m’a aussi donné l’accès au matériel d’artiste complet pour la réaliser.
Je crois qu’Elle s’est dit : « Parmi les pinceaux que je lui ai laissés, ceux de l’amour et de la joie ne savent dessiner que des chefs-d’œuvre. Il n’a qu’à puiser à son cœur pour les y trouver : à chaque instant il y aura accès, même au milieu des plus grands défis. »
Bien sûr, avec pareille audace, la Vie s’est gratté un peu la tête… Puis elle a esquissé un sourire espiègle : « Humm …ça lui prendra sans doute quelques coups de pratique…»
Denis Breton