S’il vous arrive de jouer au Sudoku, vous savez que la partie consiste pour chacun des chiffres à se loger au mieux dans un quadrillé de 9 cases. Au mieux…
Là est le défi, car si un seul des chiffres ne trouve pas son bonheur, aucun des autres ne va le trouver non plus. À l’inverse, à mesure qu’un des chiffres trouve la case qui lui convient, à mesure les autres chiffres trouvent à se loger eux aussi.
Ça ne vous fait pas penser à certaines situations de la vie?…
→ Parions vous et moi qu’à la place des chiffres, nous n’aurions pas de mal à mettre même des noms de personnes connues…
Comparer le bonheur à un jeu?
Adolescent, j’étais séduit par le titre d’un livre de Guy De Larigaudie: «Le beau jeu de ma vie»: j’espérais qu’un jour je pourrais dire ça de la mienne. C’est vrai que notre aventure humaine ressemble souvent à un parcours à obstacles.
J’admets aussi que d’utiliser un jeu solitaire pour illustrer une réalité essentiellement solidaire, ne gagnerait peut-être pas un prix de pédagogie! Mais ma prétention ne va pas jusque là.
Je cherchais simplement ici à rendre sensible pour nous la réalité sans doute la plus fondamentale de la vie — mais que nous mettons tant de temps à assimiler: son Unité, le fait qu’elle nous rend interdépendants les uns des autres jusqu’au bout des ongles.
Quand on y pense, la fameuse Règle d’or, qu’on fait remonter à 2000 ans derrière, nous a-t-elle dit autre chose? — Ce que je fais vivre à quelqu’un d’autre, tôt ou tard la vie m’en fera vivre l’expérience pour moi-même.
Bonne partie!…
Denis Breton