« J’imagine que la réalisation ultime vient avec la joie suprême… »
— Steve Beckow
Ce sont les mots d’un ouvreur de pistes spirituelles que j’apprécie particulièrement.
Personnellement, j’en étais arrivé à croire que notre dernière porte d’évolution à franchir était celle de l’amour. Une croyance un peu secouée, il est vrai, quand je me regardais après des prises de bec avec mes ados ! J’avais beau réagir avec amour, je ramassais souvent ma joie par terre avec les débris de la joute !
Aurait-il été possible d’amener ça plus loin ?…
→ Donner son passeport à notre pratique de l’amour
J’ai toujours été séduit par les gens que j’écoute parler de drames alors qu’ils conservent un visage optimiste. J’ai alors le sentiment qu’ils vont plus loin que l’amour encore. Ils nous donnent la preuve qu’il peuvent être indulgents face aux travers du monde, ça oui. Mais il y a plus : on dirait qu’ils croient que l’amour finira bien par avoir le dernier mot. Leur joie de vivre n’est pas ébranlée : voilà leur signature.
Avec eux j’ai compris que l’amour devient complet le jour où il débouche sur la joie.
Je les enviais…
Je suppose qu’à chaque fois que je re-choisis d’échanger la tristesse pour la joie, j’amène plus loin mon expérience de la vie, j’intuitionne qu’elle ne s’arrête pas à régler des problèmes. C’est sans doute ça le but de notre présence sur Terre : déjouer l’hypnose de nos peurs de vivre, retrouver la mémoire de qui nous sommes derrière cette pièce de théâtre temporaire dont nous faisons si facilement un combat. Rester « de bons vivants » : cette expression si souvent entendue prend tout son sens.
…Et figurez-vous qu’en terminant d’écrire cet article, je tombe sur une radio où était commentée la parabole de l’Enfant prodigue, rapportée dans les Évangiles : le père ne s’est pas contenté d’héberger à nouveau son fils revenu amoché d’avoir fait la galère. Son père l’embrasse à l’étouffer, sans rien mentionner de sa déchéance …puis il déclenche une grande fête.
Les deux bouts de la vie : le même point d’un grand cercle ?…
Déclencher une grande fête… Nous en avons une envie naturelle à la fin de nos projets, quand notre expérience a réussi, et qu’elle est partagée.
Serait-ce parce que la fête serait dans la nature même de la vie, lorsqu’elle est prise non pas comme un problème, mais comme une création jamais achevée ?
Je parie que le grand astrophysicien David Albaz aurait une oreille pour ce point de vue, lui que j’ai entendu nous dire : « On est la cristallisation d’une musique primordiale ».
Alors, comment peut bien s’achever notre symphonie ?…
Des courants spirituels proposent la vision suivante : Dieu est tout ce qui existe dans la Réalité; nous évoluons à l’intérieur de Dieu. Lancés à explorer tout ce qu’on peut faire avec cette « musique primordiale », l’énergie cosmique, chacune de nos explorations de la vie permettrait à la Source divine de prendre une distance d’Elle-même pour mieux se connaître …jusqu’à ce que notre aventure de découverte nous ramène en Elle, à notre point de départ.
Steve Beckow, cité au début, résume ainsi ce retour à la Maison de la vie : « Dieu rencontre Dieu ».
Denis Breton