Nous sommes des êtres magnétiques, comme tout ce qui vit, sans doute. La science a démontré ce magnétisme, à commencer par celui de l’attraction terrestre qui nous garde les pieds au sol.
Une expérience personnelle
J’ai longtemps trouvé sur ma route des gens autoritaires, comme une expérience qui me revenait en boucle.
Ma boucle s’est bouclée à mesure que j’ai osé m’affirmer devant de telles personnes, me donner ma place, et trouvé comment ne pas m’affecter de leur humeur. Une chose m’a particulièrement aidé aussi, je crois.
→ Oui, c’est d’arriver à pardonner à mon père d’avoir été si autoritaire à mon égard dans mon enfance. Si souvent nos déboires d’aujourd’hui nous connectent à des choses non réglées de nos premières années.
Une hypothèse sur la dynamique en jeu
J’ai trouvé particulièrement intéressant un témoignage de Josine Losha, qui décortique cette dynamique de l’attraction. Rendant compte d’une expérience d’abus, elle a fini par interpréter qu’à un niveau largement inconscient elle avait attiré à elle cette situation, sans doute pour plus d’une raison : ça peut être de faire découvrir l’amour à son agresseur, de le rendre même amoureux d’elle. Il semble qu’en définitive ses raisons les plus profondes étaient reliées à elle-même : la recherche de se convaincre de son besoin d’amour, pour arriver à se l’offrir elle-même sans se sentir en manque de l’amour des autres. *
De retour à mon expérience
J’ai côtoyé des personnes autoritaire tour à tour dans ma famille, ensuite au travail, et quelques temps en situation de co-propriété. J’ai mis du temps, et ça m’a pris du courage, pour me demander si j’avais attiré à moi l’entourage de telles personnes : Aujourd’hui je réponds oui.
Et dans une vue globale je vois ce magnétisme étroitement lié à l’amour de moi-même, aussi à ma vision de la liberté qui m’a été donnée pour choisir mes explorations durant mon temps d’incarnation.
J’aime aujourd’hui à penser que mon Être met sans cesse sur mon chemin les personnes et les situations avec qui je pourrai évoluer au mieux, apprendre à m’aimer de plus en plus moi-même : avec certaines dans l’enchantement, avec d’autres dans la souffrance. Car l’amour de moi détermine la contenance du vase où je pourrai loger l’amour qui me vient des autres, ou tout bonnement de la Vie. Et ça devient la matrice à partir de laquelle je vais offrir mon amour aux autres avec largesse ou le restreindre frileusement.
Le témoignage de Josine Losha m’a aidé à consolider ma compréhension : je peux souhaiter ardemment l’amour d’une compagne, l’affection d’un de mes enfants qui a pris le large et ne donne pas de ses nouvelles, obtenir la considération d’un employeur ou d’un auditoire, …
Sauf que si en même temps je ne me crois pas digne d’amour, je vais demander à l’autre de m’aimer à ma place, peut-être même forcer son amour et alors entrer dans l’abus moi-même. Ou quand je vais recevoir l’amour qui m’est offert, il va me couler comme l’eau sur le dos d’un canard, je n’arriverai pas à le ressentir à fond : je vais creuser mon sentiment de manque.
Ah! la vie…
Plus j’explore cette dynamique, plus ça m’émerveille du tricot de la vie. Plus ça me donne envie d’une complicité avec la Source créatrice pour mon bonheur et pour mon service à la vie; plus ça m’aide à prendre du recul sur mes quêtes d’amour à l’égard des autres.
Ça soulève aussi de nouvelles questions, certaines audacieuses. Par exemple, si j’ai attiré à moi une forme quelconque d’abus dans le but d’évoluer, que devient la perspective de pardonner à l’abuseur ?… Et si notre vie terrestre est une sorte de laboratoire de croissance temporaire, une sorte de survie qui n’est pas vraiment la vie, un agresseur perd-il son identité de chef-d’œuvre de la vie, qui lui-même s’ignore?…
Denis Breton
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* Une vidéo, où Josine Losha témoigne à l’invitation de Marie-Odile Sansault, d’un drame personnel et de l’interprétation qu’elle est prête à en donner aujourd’hui.