J’ai laissé mon amie Lucie, hier, sur une émotion où elle s’enlisait comme dans une toile d’araignée. J’ai pensé lui partager cette clé, qui me vaut de l’or — je vous en ai dit mot déjà, mais j’y reviens volontiers, tellement elle me vaut de l’or:
«Bonjour Lucie,
J’aimerais te partager la réflexion suivante, que m’ont inspirée plus d’une fois mes enfants.
Un tout-petit, apeuré par l’arrivée soudaine d’un intrus, recherche spontanément à se rassurer: il se blottit derrière la robe de sa mère, ou se tient après la jambe de son père. De là il lève la tête: son parent sourit-il?…
→ Si son parent est en confiance, le gamin se détend. Il reste un moment à observer l’arrivant, puis s’en va jouer insouciant.
Un port d’attache
Les intrusions émotives, ça nous connaît! Qu’est-ce qui nous empêche, maintenant adulte, de faire la même chose de l’intérieur?…
J’ai ce ‘parent’ en moi: ma Source intérieure, cette veilleuse qui m’attend à la pointe de mon cœur physique, accessible en continu, et sur mesure avec ce que je suis prête à en absorber.
Tant de fois j’ai fait l’expérience de prendre une longue inspiration heureuse, et là d’imaginer que cette lumière grandit jusqu’à m’envelopper corps et âme…
Tout de suite, une joie naît. Ce qui me tracassait fait silence, tout d’un coup.
C’est un vécu, pas une théorie.
Est-ce possible que mon plus grand rendez-vous — qu’il ne tient qu’à moi d’honorer plus souvent — c’est d’appeler cette image en toute conscience, au moment d’une grande joie, ou à l’instant d’une grande peine?
Je sais maintenant d’expérience que ce n’est pas l’amour de la vie qui me fait défaut, mais bien ma réceptivité: je dois patiemment apprendre à la réactiver.
Le tout-petit que j’ai été est toujours là, à l’intérieur. Il a besoin d’être rassuré sur sa vie. Mais lui, ne demande pas mieux que de faire confiance.
Curieusement alors, ce qui me faisait mal n’a plus la même charge apeurante ou attristante. Je ne suis plus dans la même énergie, non plus, pour voir ce que je compte en faire.
Et si c’était l’occasion de décrocher pour une fois des problèmes, d’alimenter à neuf un désir que je laissais au garde-robe. Peut-être que la Vie voudra s’en faire complice…
Content d’avoir retrouvé son numéro de téléphone dans ma poche.
Tiens bon, Lucie, la Vie prend soin…»
Denis Breton