«J’ai l’âge dont j’ai besoin…»
Je me souviens d’avoir agréablement sursauté, avec un collègue de travail à qui j’ai souhaité bon anniversaire:
— Quel âge est-ce que ça te fait?…
— «J’ai l’âge dont j’ai besoin».
Ce collègue m’a alors rendu service: il me poussait à faire des connexions entre plusieurs domaines de mon expérience.
Par exemple, j’ai souvent eu l’intuition que tous les âges que j’ai vécus sont encore en moi : l’enfant de deux ans qui s’exerce à dire non, l’adolescent qui s’oppose aux dictats parentaux, le jeune adulte qui s’éblouit d’un premier roman d’amour…: tous ces âges m’habitent encore, ce sont des moi qui demandent de finir de s’épanouir ou de se guérir…
→ Prendre de l’âge, c’est aussi prendre de la maturité, creuser plus creux à la rencontre de moi-même, et du même mouvement enrichir le cadeau que j’ai conscience d’être venu faire au monde. Si c’est ça prendre de l’âge, ça vaut le coup d’aller voir…
Ainsi, un domaine d’expérience plus récent pour moi est d’explorer des coïncidences, de voir apparaître des synchronicités quelquefois étonnantes. À m’abandonner peu à peu à des dynamismes de la Vie que je connais mal, mais dont je sens la présence, des événements inattendus se sont mis en place: souvent avec des solutions bien meilleures encore que celles qui, avant, sortaient de ma tête seule.
Je suis porté à croire qu’un antidote au sentiment de vieillir est une décision: celle de continuer de donner sa chance à la Vie de nous aimer — autrement qu’avant, peut-être.
Elle y a fait de la musique bien souvent, déjà, et nous en avons dansé des bouts. Peu à peu le pas se fait plus intérieur, notre musique se savoure à moindre volume, avec de plus longs silences…
Irions-nous vers une regénération?…
Voilà longtemps que les scientifiques attestent que notre biologie semble conçue pour que nous vivions beaucoup plus d’années que ce que nous avons connu jusqu’ici — c’était sans doute lié à notre vie sédentarisée, urbanisée; à l’alimentation bourrée de produits chimiques et de sucre comme l’industrie nous en cuisine. Imaginez si on y ajoute les culpabilités que nous entretenons sur hier ou les peurs que nous nous faisons pour demain…
Comme je m’intéresse plus que jamais aux questions reliées à la quête de sens, vous imaginez que ça m’intéresse lorsque des enseignements nous laissent entrevoir des développements de ce côté. Dans le grand virage entrepris par l’Humanité — qui correspondrait justement à une montée de conscience — on nous laisse entrevoir une régénération, non seulement spirituelle, mais aussi physique: nous accéderons à une sorte de jeunesse durable, comme si nous allions avoir 35 ans tout le temps. Si c’est vrai …ça se prend bien!
Déjà il m’arrive depuis quelques années d’avoir la sensation que des choses vont mieux qu’avant dans ma santé: c’est imprécis, mais ça se répète… J’ai décidé de l’aider, si c’est à ma portée.
De même que je parle aux plantes de mon logis et crois observer qu’elles poussent mieux, je me mets à imaginer que mes cellules sont conscientes elles aussi, qu’elles participent volontiers à se guérir. Peut-être avez-vous lu l’article Se soigner de l’intérieur?… où je raconte un exercice sur ce terrain-là.
Depuis quelques temps, lorsque je constate chez moi une défaillance de santé, je fais exprès pour me répéter sur-le-champ un mot qui me parle du contraire (vie!… santé!… renouveau!… ), afin d’en imprégner mon imaginaire — comme l’aventurier dans une grotte, qui prend plaisir à lancer des mots qui lui reviennent en écho.
C’est toujours cette même idée d’être le créateur de ma vie que j’ai décidé de garder bien vivante en moi…
Sortir du temps…
Dans une tâche que j’aime, quand je suis bien présent à vivre l’instant, je fais l’expérience de sortir du temps. En plus, les intuitions montent plus rapidement, et plus fluides.
Quand je vis un moment de communion profonde avec une personne que j’aime et qui m’aime, notre sentiment du temps disparaît. Hors du temps nous devenons hors d’âge…
Tout ça me rend accueillant à l’idée que le temps comme l’espace sont des réalités bien relatives, sans doute limitée à notre expérience physique. Et qu’il en sera autrement à mesure que nous accéderons à de nouveaux paliers de conscience (con-science)… Et justement, des chercheurs commencent à faire des découvertes enthousiasmantes dans ce domaine.
Conclusion
Se peut-il que nous ayons plus de pouvoir que nous le pensons à influencer notre marche en avant, y compris dans notre perception de l’âge et dans nos transformations corporelles? Cette conscience de flexibilité, nous en faisons plusieurs fois par jour l’expérience — serait-ce à chaque fois que nous ajustons nos réactions aux personnes ou aux événements à partir d’une attitude un peu plus amoureuse?…
Pour aujourd’hui, je me dis que la conscience c’est comme les patins : ça doit bien pouvoir s’aiguiser…
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(1) https://www.journaldemontreal.com/2018/11/12/etes-vous-fluides
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surtout s’il provient de votre vécu et peut éclairer notre quête de sens à tous
Merci Denis pour ce Bavard’âge qui aiguise la conscience de mon âge !
Prendre de l’âge ? Le mien est fluctuant en fonction de mon état d’esprit du moment.
Pendant ma longue balade en forêt avec une amie, j’avais 40 ans, le lendemain l’arthrose aux genoux me disait que j’en avais 80.
Par rapport au temps qui s’écoule j’essaie de savourer le moment présent sans être dans « la course ». Ca m’aide à rester à l’écoute de moi et par ricochet, de ceux qui m’entourent.