« Si j’ai aimé quelqu’un un jour,
je l’aimerai toujours »…
Est-ce possible ?… Des sourcils se froncent quand on a eu mal. Tant de gens ont appris à voir une rupture comme un échec : il faut trouver un coupable, en vouloir à l’autre, pas question de devenir amis ensuite…
Et si tout ça était la vision d’une culture, d’une génération, voire d’un parcours religieux, et que notre cœur, lui, nous en parle autrement ?…
Voici une chanson très poétique de Frida Boccara pour nous mettre en méditation sur ce thème : Les quatre jeunesses de la vie.
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Les quatre jeunesses de la vie
Dans la vie on a quatre jeunesses
La première est un livre d’enfant
Qu’une mère a bordé de tendresse
Et qui s’ouvre au soleil levant
La deuxième est le temps de la danse
c’est le temps des premières amours
En marchant de vacances en vacances
On oublie de compter les jours
La troisième est un arbre qui donne
Tous les fruits de la chair et du sang
Un été qui fleurit en automne
Et finit dans un cheveu blanc
La dernière est un ange qui passe
et voyage sur nos souvenirs
On remet chaque chose à sa place
Puis un jour on s’en va dormir
Dans la vie on a quatre jeunesses
et pourtant si l’on sait bien compter
L’important ce n’est pas la jeunesse
L’important c’est d’avoir aimé
Quelques pistes encore…
→ D’où vient que le temps s’arrête quand on aime ? Tant de gens une fois le deuil achevé, se surprennent d’avoir le cœur qui danse encore quand ils y pensent, retrouvent un souvenir… Si leur démarche a été vraie, même si elle a eu son lot de douleurs.
Certains se laissent habiter par des questions persistantes. Ainsi, les moments où on ne trouve pas compagne ou compagnon seraient-ils un temps d’école précieux pour apprendre à mieux s’aimer soi-même ?… — l’avalanche des gens qui recherchent les photos de type selfie semble appuyer là l’existence d’un besoin profond. Ou serait-ce un temps libéré pour offrir un certain service à la vie ?…
D’autres amènent ce questionnement à un niveau spirituel. Quelle chanson ne parle pas un peu d’amour ? Qui ne pourrait pas dire : « quand j’aime le temps n’existe plus » ?... C’est comme si on ne se voyait pas d’autre nature quand on y a goûté.
Et avec certaines personnes, aurions-nous choisi de nous rencontrer avant même de naître, et pas forcément pour une expérience qui allait durer toute une vie ?…
L’important…
La chanson de Frida Boccara nous laisse sur une phrase-choc : « l’important c’est d’avoir aimé ».
J’aime bien l’interpréter comme le fait d’avoir osé l’amour, quoi qu’il arrive. Au moment de quitter cette Terre, s’il nous reste des regrets, ce sera peut-être de ne pas avoir pris au sérieux la chanson Moi mes souliers de Félix Leclerc : « …dépêchez-vous de salir vos souliers… »
Certains regardent moins loin, proposent une question pragmatique pour le présent, comme le fait Donald Walsch : « Que ferait l’amour maintenant ?… »
Denis Breton
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