Je lisais cette capsule, formulée avec sincérité :
«Prendre un « bain d’étoiles (…) accroît notre bienveillance en nous rappelant à quel point nos vies sont modestes… tout comme nos problèmes. (…) C’est une façon positive de ‘’nous remettre à notre place’’, non pas d’une façon humiliante, mais au contraire profonde, et ressourçante. (…) Il n’y a qu’en prenant conscience qu’on est petit, qu’on peut grandir ! »
Comment réagissez-vous spontanément à ce point de vue — avant que votre réflexion s’en empare?…
→ La proposition qui nous est faite ici a plein de bon : une admiration devant la splendeur du Cosmos, un sentiment de bienveillance, une perspective de croissance, la dédramatisation face à nos problèmes. Bref, la vision est nettement positive.
Ce point de vue est-il pour autant accordé à la réalité profonde de ce qu’est la Vie à sa racine? Que pourrait vouloir dire ”nous remettre à notre place” d’une façon qui lui fasse pleinement honneur …et à nous aussi?
Nos démêlés avec la Dualité
J’y ai spontanément réagi, car cette proposition a réveillé une vision religieuse héritée de mon enfance — que je formulerais ainsi : il faut que nous soyons petits pour que Dieu soit grand, sinon c’est de l’orgueil.
J’ai depuis lors développé un autre regard : nous vivons une expérience provisoire de dualité que nous prenons pour la vie, mais qui n’en est qu’un pâle reflet. La Vie ne peut pas être faite de catégories comme le Haut / le bas, le Grand / le petit, à partir de quoi on calibrerait la valeur des êtres. Mais alors?…
Passer à une vision d’Unité de la vie
De plus en plus de gens s’ouvrent aujourd’hui à la perspective que nous vivons en fait une sorte de rêve de vie, où nous avons accepté de perdre pour un temps la mémoire de qui nous sommes vraiment, afin de le conquérir, et alors de faire un pas décisif d’évolution.
Ce qui change dans la vision? Dans mon 1,75m de hauteur, ou le 5 cm de taille d’une fleur, un être vivant est là avec autant de valeur que le soleil ou notre galaxie. Il est fait des mêmes fibres que la Source dont nous sommes les enfants bien-aimés.
Refaçonner nos images…
Comment réagissez-vous à l’idée de vous considérer comme une expression de la Source cosmique dans la matière?…
Certains se verront comme un ruisseau qui prolonge cette Source; d’autres comme une étincelle de Sa lumière; d’autres encore comme une branche du Grand arbre de la vie,…
L’important est que l’image choisie nous fasse ressentir quelque chose de notre connexion vitale avec Elle.
À partir de là, il se pourrait bien que vous et moi ayons une base plus juste pour affermir notre confiance dans la vie, pour réagir à nos émotions, pour prendre certaines décisions,… bref pour mûrir un plus grand amour de nous-même.
Je pense par exemple à considérer d’un bon œil que nous aurions plus de pouvoir sur notre vie que vous le croyons; ou encore que notre bonheur viendrait en définitive du dedans, et non du dehors. Nous nous recréons sans cesse — en réaction aux événements du dehors, bien sûr; mais nous le faisons à partir de nos interprétations, de nos consentements tacites ou explicites aux pressions qui en proviennent, bref à partir d’une liberté plus considérable que nous l’avons jusqu’ici envisagée.
Reformuler notre perspective?
Revenons à la proposition citée au début de l’article :
«Il n’y a qu’en prenant conscience qu’on est petit,
qu’on peut grandir!»
Que nous dit notre cœur si, à titre d’essai, nous remplaçons cette affirmation par celle-ci ?
«Il n’y a qu’en prenant conscience qu’on est déjà grand,
qu’on peut en retrouver la mémoire à mesure qu’on renait à notre nature amoureuse.»
Denis Breton
N’oublions pas que même lorsqu’on pense qu’on est petit, on est toujours le grand de quelqu’un.
Il y a toujours quelque part quelqu’un qui profite de ce qu’on lui a dit et qui lui a fait du bien.